Au xi^e siècle, cette petite cité fut un bourg florissant établi sur une butte qui domine la région. Par sa position stratégique entre le duché de Bourgogne et le comté de Champagne, puis entre la Bourgogne et la France, par l'habileté de ses seigneurs, par ses foires et son commerce, Montréal fut une ville capable de rivaliser avec Avallon.

Mont-Royal évoque le destin d'une petite commune de l'Yonne. La légende veut que la reine Brunehaut (543-613), princesse wisigothe et son petit-fils Thierry y aient fixé leur résidence au VI^e siècle.
Elle illumine, dit-on, par sa beauté et son intelligence, la cour de son époux le Roi d'Austrasie, petit-fil de Clovis.
L'âpreté des querelles familiales au sein de la dynastie est illustrée par la fin de la reine Brunehaut : octogénaire, elle fut arrêtée à Orbe en 613.

Son neveu Clotaire, qui lui reprochait d'avoir à elle seule, tué dix rois des Francs, la fit torturer pendant trois jours en variant les tourments.
Il la fit attacher par les cheveux, un pied et un bras, à la queue d'un cheval lancé au galop. Elle fut rompue par les sabots du cheval et la vitesse de sa course.
Le musée Rolin d'Autun (71) abrite son tombeau.
Les Normands s'emparèrent de la forteresse en 885.
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Au XI^e siècle, Montréal devint le berceau de la puissante famille des Anséric : ils reconstruisirent le château et fondèrent le prieuré augustin de Saint-Bernard qui avait droit de patronage sur sept paroisses.
En 1068, Anséric II fonda le chapitre de Montréal.
Anséric III, au retour de la deuxième croisade, fit entreprendre la construction de l'actuelle collégiale.
Anséric V fut grand sénéchal de Bourgogne à la fin XII^e siècle.
Anséric X fut dépossédé de ses biens en 1255.
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Siège d'une châtellenie des ducs de Bourgogne aux XIV^e et XV^e siècles.
En 1348, Amédée, comte de Savoie, et Eudes IV, duc de Bourgogne, y conclurent un traité d'alliance.
Le château fut occupé par Edouard III en 1360, par les Armagnacs en 1423.
Séjours de François I^er dont les libéralités permirent, dit-on, l'achat des stalles de l'église.
Château et enceinte urbaine furent démantelés par ordre d'Henri IV.
Place prise par les ligueurs en 1590.
En 1597, la châtellenie de Montréal fut annexée à la terre de Ragny et perdit dès lors son importance.

Centre agricole jusqu'au début du siècle, Montréal reste aujourd'hui une commune touristique et de résidences secondaires soigneusement restaurées, tel l'ancien presbytère, aujourd'hui devenu propriété privée.
Cependant, une trentaine d'enfants d'âge scolaire fréquentent toujours l'école primaire de Montréal et le collège d'Avallon.

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"D'azur à bande ondée d'or avec deux salamandres de même".
Il s'agit des armes des Anséric, auxquelles on a adjoint les salamandres en l'honneur du passage de François I^er à Montréal en 1522 et 1529.
(En héraldique, le blasonnement, dans son sens le plus fréquent, est l'action de décrire, ou encore de lire ou déchiffrer des armoiries. Il s'agit d'un langage technique propre pour décrire d'abord le dessin précis d'un blason, que rien ne peut décrire autrement, hormis une variante syntaxique, puis les ornements qui lui sont ajoutés. Cette description s'exécute à l'aide d'un vocabulaire et d'une syntaxe spécifiques selon un ordre rigoureux de lecture des éléments composant les armoiries). Source : Wikipedia

On lira avec intérêt "Colas Breugnon" de Romain Rolland dont l'histoire se situe en Bourgogne au 17^ème siècle, ouvrage dans lequel les stalles de la collégiale sont citées.
A cinquante ans, Colas Breugnon, robuste paysan bourguignon du XVII^e siècle, croit avoir gagné le droit de souffler un peu. Un pot le vin à sa droite, un cahier et un encrier devant lui, il entreprend de raconter.
Raconter quoi ? Tout, les contes d'autrefois et la vie comme elle est, l'anecdote vécue et les bonnes histoires, au rythme des fêtes et des travaux villageois. Le curé de Brèves, aussi fidèle à la dive bouteille qu'au tabernacle. Le berger, le loup et l'agneau, fable lucide sur les petits de ce monde, toujours victimes, même de ceux qui prétendent les protéger... Tout ce qui donne chair à une- sagesse rustique, rabelaisienne et lucide. Écrite en 1913-1914, cette réjouissante chronique de son pays natal, au langage coloré, poétique, truffé d'archaïsmes plaisants, est une pause dans la vie d'écrivain de Romain Rolland (prix Nobel de littérature), après les années consacrées à "Jean-Christophe" et à la lutte pacifiste. Publiée en 1919, elle apparaîtra rétrospectivement, selon l'expression de Gorki, comme "un défi gaulois à la guerre".